Enfin en Algarve!
- giblepoulpe
- 21 nov. 2016
- 5 min de lecture
Samedi 5 novembre, Il est 07h30, nous quittons Cascais pour une nave de 55 miles jusqu’à Sines. La météo annonce une bonne brise de secteur nord. Nous espérons arriver avant la tombée de la nuit.
Sous un grand ciel bleu et un beau soleil, nous larguons les amarres, quelques minutes plus tard, nous laissons la jetée derrière nous, on envoie la grand-voile et le génois. Le vent de Nord-Ouest, nous pousse à environ 5 nœuds, parfois plus.
2 heures plus tard, la brise de Nord-Ouest, passe au nord, avec des rafales à environ 25 nds. Nous prenons un ris dans la grand-voile, le poulpe est content qu’il y ai du vent, il nous emmène à 6-7 nds. De gros nuages chargés de pluie nous rattrapent, ils sont noirs, un peu inquiétants. Une fois au-dessus de nous c’est le déluge, plongés dans un monde de gris, nous ne voyons plus rien à dix mètres, seulement d’énormes gouttes qui frappent les embruns de toutes leurs forces. Le vent souffle beaucoup plus fort, nous nous mettons à deux pour enrouler le génois et ainsi réduire la gite du bateau. Notre premier vrai grain depuis Rochefort, c’est un spectacle un peu effrayant et en même temps magnifique, qui, heureusement ne dur que quelque minutes. Une fois le grain devant nous, la pluie cesse et la visibilité revient. Thierry est toujours là, tout va bien. Le logiciel de navigation a enregistré une pointe à 8,3 nds, ce qui, pour un petit bateau chargé, n’est pas mal du tout, c’est notre record. Nous renvoyons le génois et continuons notre route, la mer est agitée, les grains se succèdent, moins impressionnant que le premier.
A 18h30, nous approchons des lumières du port de Sines. La nuit tombe, ainsi que le vent, il a même viré à l’Est. Nous passons la jetée vers 19h direction la marina. Un équipage français nous accueille, attrape les amarres. Nous faisons de même avec Thierry qui arrive. La journée est finie, enfin presque, nous allons à la capitainerie pour les formalités. A 20h, plus rien ne bouge, tout le monde dort, même Chouch.
Le lendemain, aux aurores, Julien pêches six ou sept sars en utilisant les grosses moules accrochées au ponton. Ensuite, nous profitons de cette journée ensoleillée, pour faire une reconnaissance des lieux. La marina se trouve dans une crique protégée par deux digues avec d’un côté les plaisanciers et de l’autre les pêcheurs. La ville surplombe la baie en haut d’une falaise. Nous allons nous y promener. Ici, même le dimanche les commerce sont ouvert, nous en profitons pour y faire quelques vivres. En milieu de journée, nous quittons la marina pour jeter l’ancre juste devant la plage. Nous ne sommes qu’a une cinquantaine de mètre des pontons. La baie est bien abritée, poissonneuse, nous pouvons utiliser l’eau des pontons. Nous décidons donc de rester ici plusieurs jours.

Samedi 12, nous levons l’ancre à 04h, direction le cap st Vincent qui se trouve à environ 50 miles de Sines. C’est le dernier cap avant l’Algarve. Le vent nous pose un polope (l*p*n), nous faisons route au moteur, cap au 185, aidés par les étoiles jusqu’au lever du jour. Le pilote auto ne fonctionne plus, nous devons donc barrer, même au moteur, ce qui est assez énervant. Durant une bonne partie de la journée, le vent joue à cache-cache, nous jonglons entre voile et moteur.
Nous arrivons vers 16h dans la baie d’Arrifana. Nous mouillons assez loin de la plage qui est entourée de falaises. Une quarantaine de surfeurs profitent des vagues. Ceux-ci nous accueillent à grands cris et sifflements. L’un d’entre eux vient même jusqu’à nous pour nous saluer et faire connaissance. L’endroit est magnifique, mais le mouillage est très rouleur. Le Poulpe se balance d’un bord à l’autre, nous finissons quand même par nous endormir. Nous sommes réveillés plusieurs fois dans la nuit par des coups de vents et des pluies diluviennes.

Nous reprenons la mer vers 07h le lendemain, le vent est au rendez-vous, de secteur Est Sud Est, il ne reste que 20 miles à parcourir pour passer le cap. Nous hissons les voiles, en route au 200°, à environ 4,5 nds de moyenne. A midi pile, nous relevons le cap st Vincent à 1,5 mile au 090°.

Une fois le cap passé, nous bordons les voiles et faisons route pour la baie de Baleeira qui n’est plus qu’à environ 8 mile de notre position. Nous longeons les falaises et leurs énormes grottes. Nous sommes étonnés de voir des pêcheurs, quarante mètres au-dessus de nous, lancer leurs lignes à l’eau. Nous pêchons nous aussi quelques maquereaux à la traine pour le repas du soir, au grand plaisir de Chouch, qui ne manque pas de réclamer sa part. Nous arrivons dans la baie vers 14h30, l’eau est transparente, nous mouillons par sept mètres de fonds. La baie abrite un petit port de pêche, il y a juste un quai et une vieille pompe a gasoil, qui n’est plus en service. Nous gonflons l’annexe et passons prendre Thierry à son bord. Après quelques courses, et une bonne bière, nous rentrons.

Le lendemain matin Julien et Thierry, partent à la recherche d’une station-service avec leurs bidons. Après une marche de 3km, ils rentrent. Nous embarquons le gasoil, dégonflons l’annexe, remontons le mouillage et quittons la jolie baie de Baleeira pour le port de Lagos.

C’est une petite journée de navigation, nous n’avons que quinze miles à parcourir. Le Poulpe avance à la voile et au moteur. Les tangons de pêche déployés, nous pêchons deux petites bonites qui finiront marinées en petits dés dans l’huile d’olive et le citron. Vers 15h, après avoir ferlé les voiles, saigné les deux poissons, le Poulpe et Leptokaria remontent le canal jusqu’au ponton d’accueil situé juste devant un pont permettant aux piétons de passer d’une rive à l’autre. Les deux bateaux amarrés, nous allons accomplir les formalités d’usage. Quelques minutes après, le pont se lève, Nous permettant de rentrer dans la marina.
Notre objectif étant de trouver un mouillage sur et pratique afin d’hiberner, nous partons immédiatement à la recherche d’un temple de la consommation pour « les grandes provisions ». En rentrant nous préparons les deux bonites, et allons boire une bière tous les trois, le temps que le poisson marine tranquillement. A notre retour, nous dégustons le poisson.
Le mouillage devant Lagos étant exposé à la houle et la marina assez chère, nous partons pour Alvor, un petit village à 2,5 miles de Lagos. La navigation est agitée à cause de la houle de Sud, nous rentrons dans la baie d’Alvor, à marée haute, en surf sur les vagues. Ici il y a peu d’eau à marée basse, nous remontons le chenal jusqu’au village pour vérifier les profondeurs. Il n’y a pas assez d’eau, nous rebroussons chemin et allons mouiller devant l’entrée de la baie pour y passer la nuit. C’est un endroit magnifique. A notre réveil, nous décidons d’aller nous promener sur les bancs de sable découverts par la marée. Il fait beau et chaud, c’est agréable de marcher les pieds dans l’eau.
De retour au bateau, nous levons l’ancre déçus de ne pas pouvoir rester au mouillage en face du village et partons pour Portimao à environ 6m. Quelques heures plus tard, nous arrivons au mouillage, devant les belles plages et falaises de Feragudo. Ici, la baie est bien protégée, sauf de la houle d’ouest. Après discussion, nous décidons à l’unanimité de rester au moins dix jours.

La prochaine destination est Olhaao, à 30 miles. Nous espérons y trouver l’endroit parfait pour passer l’hiver. Dans le cas contraire, nous comptons aller dans le Rio Guardiana. Après s’être posé, nous comptons reprendre le travail du cuir.


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