Guadiana Glue
- giblepoulpe
- 11 juin 2017
- 3 min de lecture
Nous passons l’hiver dans la Ria de Formosa, dont un mois au mouillage devant l’île de Culatra et trois mois contre la digue flottante de la petite marina d’Olhão. Nous profitons de cet accès direct à la ville pour enfin réparer le moteur mais nous profitons aussi de son marché, sa piscine, ses magasins de bricolage et son aéroport pour retrouver la famille et les amis. De son côté, Thierry sort son bateau pour un bon carénage, et Marcel nous rejoins de Portimao dans la foulée.


Ile Culatra
Une fois le moteur installé à bord, les réparations terminées, le Poulpe retrouve petit à petit l’allure d’un bateau. Nous sommes presque prêts à reprendre la mer, il ne manque plus qu’une bonne fenêtre météo.
C’est décidé, nous partons pour le Rio Guadiana dimanche 30 avril avec Thierry, Marcel et Will (un anglais rencontré à Olhão). La météo annonce un vent de secteur ouest 15 nœuds, parfait. Au petit matin, le vent est là, environ 20 nœuds et un bon clapot s’est formé dans la ria. Nous levons l’ancre et profitons de la marée descendante. Nous remontons le chenal en tirant des bords sous génois. Une barre de vague impressionnante à la sortie du chenal marque la fin de notre séjour dans la Ria de Formosa. Pendant une minute, le bateau passe dans une machine à laver. C’est la première fois qu’une vague balaye le pont de la proue jusqu’au cockpit.
Une fois cette barre passée, nous retrouvons l’océan qui nous avait manqué après 5 mois passés dans la Ria de Formosa. Cap à l’est, plein vent arrière, dans une mer bien formée. Le Poulpe, sous génois, court à 6 nœuds de moyenne. Nous parcourons les 30 miles qui nous séparent d’Ayamonte en 5 heures.
Nous mouillons en face de la ville et attendons le lendemain pour remonter le fleuve.
Le lundi, avec la marée montante, nous nous mettons en route. Le soleil est là, une petite brise de sud pousse les bateaux à travers les méandres du fleuve. Nous avançons dans un décor magnifique entourés de collines. Peu à peu, l’urbanisation disparait et laisse place à une faune et une flore magnifique. Les poissons sautent autour de nous, les oiseaux chantent.
Après avoir passé une nuit au mouillage à Laranjeras, nous arrivons entre Alcoutim au Portugal et San Lucar de Guadiana en Espagne. Les deux villages sont l’un en face de l’autre, séparé par le fleuve, la frontière.

Photo de Will
Une petite communauté de bateau et d’équipage différent s’est formée dans le Rio Guadiana, accueillante et sympathique, certains sont là depuis 20 ans.
En jonglant entre Alcoutim et San Lucar nous pouvons prendre des douches gratuites, faire nos courses, faire de l’eau douce gratuitement, accéder au petit marché hebdomadaire, cueillir toute sorte de chose (oranges, figues, prunes, nèfles, amandes, olives, asperges sauvages, fenouil, une sorte d’épinard, citrons, raisin sauvage, des caroubes, etc…). Le fleuve offre aussi une quantité de poisson tels que des carpes, des anguilles, des mulets, des barbots, des brèmes, et surement d’autres encore.

Photo de Will
Les méandres du fleuve permettent de mouiller à l’écart de toute civilisation et de se retrouver seul avec la nature très diversifiée.
Ce calme nous permet d’observer une quantité incroyable d’oiseau, tous plus différents et colorés les uns que les autres. Les collines dominent le fleuve et offrent une vue magnifique sur le Rio.
Cela fait déjà plus d’un mois que nous sommes sur ce fleuve et nous avons du mal à en décoller, malgré la chaleur, d’où son surnom « Guadiana Glue ».

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